De la performance durable ? oui c'est possible !
Alex regardait les chiffres du trimestre de son concurrent principal affichés sur l'écran de la salle de réunion. — "Ils ont fait +15%. On doit faire +20%. Il faut qu'on accélère la cadence," lança-t-il à son équipe, déjà au bord de la rupture.
Dans la salle, le silence était lourd. Ce n'était pas de la motivation qu'il lisait dans leurs yeux, mais de l'épuisement. Alex commettait l'erreur classique : confondre compétition et performance.
Le mythe de la ligne d'arrivée
Nous avons été conditionnés à voir la performance comme une course. Le but ? Arriver avant l'autre. Le prix ? On s'en fiche, pourvu qu'on gagne.
Sauf que dans la vraie vie (et en entreprise), la ligne d'arrivée n'existe pas. C'est un marathon infini. Si vous sprintez pour battre le voisin au kilomètre 10 en brûlant toutes vos réserves, vous ne serez plus là au kilomètre 42.
Ceux qui prêchent la performance "quoi qu'il en coûte" oublient une variable essentielle de l'équation : le coût de maintenance de la machine (c'est-à-dire : vos équipes, votre santé mentale, votre trésorerie).
La performance, c'est faire "mieux", pas "plus"
L'autre jour, Philippe (mon ami entraîneur de natation que vous commencez à connaître) m'a donné une leçon de réalisme au bord du bassin :
"Alex, ça ne sert à rien de demander à un nageur de 1m70 de faire les mêmes mouvements que le géant de 2m dans la ligne d'eau voisine. S'il essaie de l'imiter, il va se noyer. Sa performance à lui, elle dépend de SA morphologie, de SA technique et de SON énergie disponible."
C'est là que réside le changement de paradigme que nous défendons chez Alambic.
La vraie performance est interne. Elle ne se mesure pas par rapport à un standard extérieur arbitraire, mais par rapport à l'utilisation optimale de vos propres ressources.
L'art de l'Alambic : Distiller plutôt que diluer
Imaginez votre entreprise (ou votre équipe) comme un moteur.
- L'approche "Compétition" : On appuie sur l'accélérateur à fond, on fait rugir le moteur pour dépasser la voiture rouge. On consomme 30L/100km, on chauffe, on casse.
- L'approche "Ressources" : On règle le moteur. On optimise l'injection. On enlève les frottements inutiles. On avance vite, mais en consommant juste ce qu'il faut.
Être performant, ce n'est pas ajouter de la pression pour aller plus vite. C'est retirer les obstacles qui empêchent vos ressources actuelles de donner leur plein potentiel.
3 questions pour changer de lunettes
Si vous voulez sortir de la "rat race" et entrer dans la performance durable, posez-vous ces questions demain matin en arrivant au bureau :
- Le Coût : Ce résultat exceptionnel que je vise, combien me coûte-t-il en énergie humaine ? Si le coût est supérieur au gain, ce n'est pas de la performance, c'est de la destruction de valeur.
- Le Contexte : Est-ce que je demande à mon équipe de faire la même chose qu'un concurrent qui a 10 fois notre budget ? (Spoiler : c'est la meilleure façon de les démotiver).
- L'Utilisation : Est-ce que j'utilise 100% des talents que j'ai déjà sous la main, ou est-ce que je cherche désespérément ceux qui me manquent ?
Conclusion : Arrêtez de regarder le chronomètre
La performance est dépendante de chacun. Elle est unique. Ce qui est une performance pour une start-up de 3 personnes (livrer un produit fiable) est un échec pour une multinationale. Et inversement.
Alors, arrêtez de regarder le couloir du voisin. Regardez vos nageurs. Regardez vos ressources. Et demandez-vous simplement : "Comment pouvons-nous faire mieux aujourd'hui avec nous-mêmes, sans hypothéquer demain ?"
Vous avez l'impression que votre équipe s'épuise à courir une course qui n'est pas la sienne ? Venez on en parle autour d'un café (ou d'une tisane, c'est selon).